Pirmin ZURBRIGGEN

Pirmin Zurbriggen est né le 4 février 1963 à Saas-Almagell, en Suisse. S’il n’était pas devenu skieur, il aurait été le bon voisin, l’homme à marier, la personne qui a préféré s’occuper de sa vie privée plutôt que de devenir une star du sport.
Le Suisse a grandi dans un petit village de montagne situé près de Saas-Fee, dans le canton du Valais, et est devenu membre de l’équipe suisse de ski alpin à l’âge de 17 ans.

Une ascension rapide

Zurbriggen a immédiatement prouvé qu’il avait un talent pour le ski alpin et il a pu concourir dans les cinq disciplines. Vitesse ou technique, cela ne faisait aucune différence pour lui. Il grandit en tant que spécialiste de la vitesse, mais s’aventure souvent dans les épreuves techniques telles que le GS. L’homme des Alpes remporte sa première victoire aux championnats du monde à 18 ans et 11 mois, en triomphant sur ses terres dans le prestigieux « Lauberhorn Trophy », l’épreuve combinée qui se déroule à Wengen le 24 janvier 1982, suivie d’un autre succès à San Sicario.
Le Suisse est prêt à réécrire quelques pages de l’histoire du ski alpin et devient le premier véritable athlète polyvalent de l’ère moderne du ski de compétition. Il grimpe dans le classement mondial et la saison suivante, il termine sixième au classement général, en remportant deux courses.
La saison suivante, il est enfin reconnu comme un skieur de classe mondiale. Zurbriggen remporte le titre de champion du monde au classement général, avec quatre victoires, mais manque une médaille olympique à Sarajevo, en terminant quatrième de la descente pour seulement un dixième de seconde.

Compétition avec Marc Girardelli

Sa rivalité avec Marc Girardelli a été un événement marquant du ski alpin au milieu des années 80. Le Suisse était calme et paisible, à l’opposé de la majorité des stars du ski, mais il s’est transformé en chasseur au moment du départ. Zurbriggen attaquait le ski de compétition avec une agressivité incroyable pour atteindre ses objectifs et il adorait le danger des parcours raides, glacés et traîtres.
L’année 1985 fut une saison mémorable pour Zurbriggen. Quelques semaines avant le début de l’année, il avait brisé son canard en slalom, en remportant la course des portes étroites à Sestriere. Le 11 janvier, il est devenu le premier coureur à remporter les cinq spécialités du ski de compétition, en s’imposant sur la piste « Streif » à Kitzbuhel. Deux jours plus tard, il triomphe à nouveau sur le célèbre parcours autrichien mais se blesse au genou. Il est opéré aux États-Unis et peut participer trois semaines plus tard aux Championnats du monde de Bormio, avec pour résultat une étonnante médaille d’or en descente, une médaille d’or au combiné et une médaille d’argent au GS. Les mots ne suffisent pas pour décrire l’énormité de cet exploit.

Un luxembourgeois se démarque

Zurbriggen termine deuxième pendant deux saisons consécutives derrière l’as luxembourgeois (Girardelli), mais récupère le globe convoité lors de la saison 1986-1987, grâce à 11 victoires, en ajoutant trois titres de discipline en GS, SG et descente. Il était facilement reconnaissable à son casque à visière noire. Lors des Championnats du monde de 1987 à Crans Montana, le numéro un suisse remporte quatre médailles : l’or en GS et SG, l’argent en DH et K. Il perd le titre au profit de son coéquipier Peter Mueller en descente pour 0,33 seconde, une énorme déception pour « Z ». L’équipe suisse domine l’épreuve de vitesse avec un sweep 1-2-3-4.
Lors de la saison 1987-1988, le coureur suisse est impatient de reconquérir la Coupe du Monde et il y parvient, ajoutant deux autres petits globes dans le secteur de la vitesse (SG et DH). Zurbriggen était l’homme à battre aux Jeux Olympiques de Calgary. Il est arrivé au Canada avec l’objectif de remporter le grand chelem des médailles d’or. Il réalise une performance parfaite en descente, devançant le champion du monde Mueller d’une demi-seconde, mais il rentre en Europe avec seulement deux médailles.

Renouer avec le succès

Il remporte le bronze en GS, manquant le podium en SG, en SL et en K. Dans le concours combiné, il enregistre le meilleur temps de la descente et mène de plus de deux secondes après la première manche de slalom. Il semblait bien parti pour remporter une deuxième médaille d’or lorsqu’il a accroché une pointe à la 39e des 57 portes de la deuxième manche de slalom et s’est retrouvé sur le dos.
Zurbriggen a conservé le titre de champion du monde à la fin de la saison. Lors de la saison 88-89, Girardelli est plus fort et détrône le puissant Suisse, mais le natif d’Autriche ne compte pas sans son hôte. Pirmin domine la saison 1989-1990, avec une avance de 123 points sur le second, le Norvégien Ole Kristian Furuseth. Zurbriggen soulève son quatrième trophée au classement général de la CM, égalant l’Italien Gustav Thoeni. Sa dernière victoire remonte au 11 mars 1990 sur la neige norvégienne d’Hemsedal, où il a arraché le succès dans la SG. Il a terminé avec 40 victoires de CM dans son curriculum vitae, ce qui le place en cinquième position dans le classement de tous les temps derrière Stenmark, Maier, Tomba et Girardelli.
Il s’est retiré du sport après la saison 1990 et fait définitivement partie des « grands de tous les temps » du ski alpin. Aujourd’hui, il est père de quatre enfants et dirige deux hôtels dans le canton du Valais : un à Zermatt et un autre avec ses parents dans son village natal de Saas Almagell.

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