Les seins féminins dans l’histoire de l’art en Suisse

Des siècles de croyances, de modes et de pratiques culturelles, voilà ce que Une auteure  examine dans un intéressant livre . Des choses que nous ne savons même pas que nous savons influencent toujours la façon dont nous nous sentons par rapport à notre corps.

Une histoire du sein » d’Une auteure

De toute évidence, les seins représentent le pouvoir d’élever, d’apaiser, de nourrir et de plaire. Il fut un temps où cela était respecté, voire vénéré. Qu’est-il arrivé à cette culture ? Dans la plupart des cas, l’art, la poésie et la science des seins sont issus d’une perspective masculine. (Les femmes n’étaient souvent pas les auteurs et les lecteurs de cette culture.) Nous avons appris à connaître les seins d’un point de vue moins légitime.

À diverses époques, les seins et le décolleté d’une femme étaient célébrés.

À d’autres moments, les seins étaient décrits comme maléfiques, la partie du corps à attaquer en premier. (C’est encore vrai aujourd’hui). Une auteure souligne que cette vacillation des attitudes, de la célébration poétique à l’effroi misogyne, se produit tous les quarante ans environ. Intéressant.

En tant que symboles du pouvoir des femmes,

Les seins étaient associés à la jeunesse, à la beauté et à la fécondité, mais pas au point d’allaiter ses bébés. Il était préférable pour les femmes de la classe supérieure de ne pas allaiter, afin que leurs seins ressemblent davantage aux « orbes d’ivoire » d’une jeune fille. Une partie de cette attitude persiste encore aujourd’hui. (Le fait est que les seins de chaque femme sont affectés par la gravité et l’âge). L’allaitement était souvent relégué aux femmes des classes inférieures, avec des directives spécifiques pour les candidates appropriées. Il y avait là un petit pouvoir économique. Parfois, cependant, cela se faisait au détriment des propres enfants de la nourrice. Le bébé « payant » avait la priorité pour la nourriture. La vue de jolis jeunes seins limite sévèrement l’aspect maternel des seins. Pourtant, une poitrine plantureuse et l’allaitement font partie, à d’autres moments, d’une image patriotique. Le tableau d’Honoré Daumier représentant « La République » de France montre une femme robuste allaitant deux enfants. Liberté et allaitement.

La poitrine et les rondeurs d’une femme

Elles  ont bien sûr été des moyens de gagner la faveur et le pouvoir des hommes. L’impératrice Joséphine et Napoléon Ier en sont un exemple. Dans d’autres cultures et à d’autres époques, le décolleté et les courbes étaient étouffés (ou devrais-je dire écrasés ?). Dans son portrait le plus célèbre, la reine Élisabeth 1 était représentée dans un corsage serré et aplatissant et un col haut. Monarque de grand pouvoir, ce n’était clairement pas en mettant en valeur son décolleté.

On a  été surprise d’apprendre que, après des siècles où l’on était littéralement lacé dans des corsets, l’invention des soutiens-gorge et des slips est relativement récente et certainement libératrice. Des femmes sont mortes à cause de la constriction des corsets, et même certains médecins de l’époque ont protesté contre leur utilisation. Hélas, la mode est inconstante, et très malveillante. Il n’est pas surprenant que ce soit une femme qui ait inventé un soutien-gorge permettant une forme plus naturelle : une « forme de jeune fille ». Ironie du sort, on retrouve l’image du sein de jeune fille. Au moins, c’est plus confortable qu’un soutien-gorge torpille !

Les attraits plus profonds de la poitrine de la femme ont été abordés dans le chapitre intitulé « La poitrine psychologique ». Freud et ses disciples attribuaient aux nouveau-nés et aux nourrissons des dilemmes compliqués liés à la fixation de la mère. Je me suis posé la question… beaucoup des clients de Freud appartenaient à la classe supérieure et faisaient probablement partie de l’histoire de l’allaitement maternel.

Cela a-t-il influencé leur confusion sur le maternage et l’allaitement ?

On a  apprécié la comparaison faite par Une auteure  entre les théories freudiennes et les théories féministes, d’un avis plus réalistes. on n’arrêtait pas de penser au refrain de la chanson « The Ballad of Sigmund Freud » : Oh Dr. Freud, Eh bien Dr. Freud, comme nous aurions souhaité que vous soyez employé différemment… »

Une auteure  a examiné les aspects sacrés, érotiques, domestiques, politiques et commerciaux du sein. Son dernier chapitre sur le sein médical est celui où l’histoire, ou plutôt son histoire, commence à changer. Les seins, qu’ils soient sacrés, profanes et tout ce qui se trouve entre les deux, sont cruciaux pour notre santé globale. La santé de nos seins nous fournit des informations importantes et constitue une alerte aux déséquilibres environnementaux. C’est à ce moment-là que nous entendons davantage la voix des femmes.

Par le biais de l’art, de la poésie et de l’action politique, les femmes parlent de leurs propres expériences d’allaitement, de chimiothérapie, de leur sentiment de beauté ou de confusion, et de bien d’autres permutations de ce que signifie être une femme…. et pas seulement une personne avec des seins.  Cette riche histoire du sein permet de clarifier certaines informations erronées et certaines attitudes persistantes. Ce sont les récits des femmes et une meilleure compréhension du corps des femmes qui sont les plus importants.

 

 

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